Le Iaîdo

Le Iaïdo, esprit d'une culture

 

 

 

 

Le Iaï, véritable pratique guerrière au Japon s'est transformé au fil des siècles en une voie : le Iaïdo. Le iaï a été codifié à la fin du XVIè siècle par Hayashizaki Jinsuké Shigenobu.

Son origine remonte au Moyen-âge. La sécurité y était précaire et les Bushi portaient en permanence le Katana (sabre japonais) passé dans la ceinture le tranchant tourné vers le haut. Les Bushi avaient remarqué que lors d'attaques imprévues (au détour d'un carrefour, à l'intérieur d'un bâtiment), c'est la rapidité avec laquelle on dégainait et on enchaînait une contre-attaque qui permettait d'acquérir un avantage fondamental dans le combat. C'est de cette observation qu'est né l'Iaijutsu.

Après avoir failli disparaître après la révolution Meiji en 1868 avec l'interdiction du port du sabre (1876), l'Iaido s'est développé de nouveau grâce à l'un des derniers grands enseignants de l'Iaido de l'époque Meiji, Nakayama Hakudo qui après avoir étudié le Eishin-ryu, créa le Muso Shinden-ryu en 1933.

Il existe une grande variété d'écoles d'Iai (Koryu), mais les plus connus sont Muso Shinden-ryu, Eishin-ryu et Tamiya-ryu.

Signification du nom "Iaïdo"

Après avoir exposé la théorie la plus admise quant à l'origine du iai, il faut à présent en comprendre le principe. Mitani Yoshisato (1901 - 1985) fait part de son interprétation des caractères chinois qui composent le mot iai:

Le i de iai, porte le sens de l'état d'existence d'un être: qu'il soit immobile, qu'il marche ou qu'il courre, son état est représenté par i . De plus, être dans un état de non-pensée, d'éffroi ou exprimer une quelconque émotion, c'est l'état i de l'esprit. En d'autres termes i, est quelque chose qui désigne la réalité d'un corps et d'un état d'esprit à un moment donné.

Ai c'est s'adapter à l'instant, lorsque l'on frappe quelque chose, cela retentit, si l'on m'appelle je réponds, iai, qui porte le sens d'un mouvement toujours adapté à la circonstance, signifie en d'autres termes: "être dans le présent immédiat".

C'est donc une escrime qui se fonde sur le principe de l'adaptation immédiate à l'environnement. Contrairement à ce que l'on appelle les kenjutsu, les techniques au sabre, le iai a été pensé comme un système pouvant s'adapter à la vie civile et à la garde raprochée: passer rapidement de l'état pacifique à l'état combatif en choisissant la méthode de dégainer le sabre la plus appropriée.

Le coeur du Iaïdo

L'essentiel de la pratique du Iaïdo consiste en l'apprentissage et l'exécution de katas, séquences de mouvements précis, s'exécutant la plupart du temps seul et correspondant à un scénario.
Les katas se composent à la base des quatre mêmes étapes :

  • dégainé et première coupe (nukitsuke ou nukiuchi)
  • coupe principale (kiri oroshi)
  • nettoyage de la lame (chiburi)
  • rangement de la lame dans le fourreau (noto)

Le Sabre n'est qu'un outil dans la pratique du Iaï, le considérer plus haut serait une erreur.
Entraîner son corps au Iaïdo aiguise la facilité de croire en soi-même et dans le même temps, active la recherche d’idéaux personnels plus élevés.


Par conséquent, le Iaïdo est un ensemble d'exercices physiques, corporels et mentaux orientés vers l'obtention d'un bien spirituel.

 

I - Aï - Do :
"La Voie de l'Unité de l' Être"

iaido

LES BASES TECHNIQUES D'UN KATA D' IAIDO


Quelle que soit la forme utilisée, le IAI consiste à dégainer / rengainer un sabre. Cette gestuelle à elle seule constitue l’essence même de la discipline.
Son étude implique la maîtrise de l’arme, du geste et de l’environnement.



Chaque kata comprend quatre phases :


1. Dégainage (
nukitsuke).
2. Coups principaux (
kiritsuke).
3. Nettoyage du sang sur la lame (
chiburi).
4. Rengainage (
noto).



a) Le dégainement (NUKITSUKE)



NUKITSUKE constitue l’essence de la pratique du IAI puisque c’est précisément ce mouvement qui permet d’extraire le sabre du fourreau et couper d’un seul geste.

De la position du sabre dans la ceinture, logiquement 5 directions de coupe directe et un coup d’estoc peuvent être exécutés, savoir :

1. horizontale : YOKOGURUMA (ICHI MONJI),

2. verticale, de haut en bas : SHOMEN UCHI (SHINCHOKUGIRI),

3. diagonale, de haut en bas, de la gauche vers la droite : HIDARI KESAGIRI,

4. diagonale, de haut en bas, de la droite vers la gauche: MIGI KESAGIRI,

5. diagonale, de bas en haut, de la gauche vers la droite : GYAKU KESAGIRI,

  1. un coup d’estoc, qui fait partie des NUKITSUKE : TSUKI.





b) La ou les coupes (KIRITSUKE)



En règle générale, un KATA de IAI est composé d’une ou plusieurs coupes, exécutées immédiatement après le NUKITSUKE. Huit sont les directions fondamentales de coupe (HAPPO-GIRI) avec le sabre hors du fourreau, à savoir :

1. de haut en bas : SHOMEN UCHI, (SHINCHOKUGIRI),

2. de haut en bas, de la droite vers la gauche: MIGI KESAGIRI,

3. de haut en bas, de la gauche vers la droite : HIDARI KESAGIRI,

4. de la droite vers la gauche: MIGI YOKOGURUMA,

5. de la gauche vers la droite : HIDARI YOKOGURUMA,

6. de bas en haut, de la droite vers la gauche : MIGI GYAKU KESAGIRI,

7. de bas en haut, de la gauche vers la droite : HIDARI GYAKU KESAGIRI,

8. un coup d’estoc : TSUKI.

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Chaque coupe est associée à une ou plusieurs gardes de base (KAMAE) :

1. CHUDAN NO KAMAE, SEIGAN NO KAMAE

2. GEDAN NO KAMAE

3. JODAN NO KAMAE

4. HASSO NO KAME,

5. WAKI GAMAE

Cependant d’autres gardes, moins basiques, sont également à étudier.



c) Nettoyage (combatif) de la lame (CHIBURI):



Il s’agit d’un geste précis – variant suivant le style pratiqué - figurant l’enlèvement du sang résiduel de la lame avant de rengainer. Bien entendu, ce geste symbolique est dénué de sens pratique puisque d’une part, le KATA est un combat simulé contre un ou plusieurs adversaires qui n’existent que virtuellement et, d’autre part, ce geste, aussi rapide et efficace soit-il, ne suffirait pas à débarrasser la lame des souillures qui s’y seraient déposées.



d) Le rengainement (NOTO):

Tout KATA de IAI commence par NUKITSUKE et finit par NOTO. Ces deux mouvements sont donc indissociables et constituent l’essence même de cette discipline.

Mais à ce niveau également, le geste technique varie suivant le style de IAI pratiqué. La tradition MUSO SHINDEN présente des différences de rengainement par série de KATA.

Quoiqu’il en soit, il est vivement conseillé de se perfectionner dans les différents modes de rengainement, selon tous les angles possibles.

 

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Mise à jour le Dimanche, 29 Mai 2016 14:14